HOTEL ANFA













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IL ETAIT UNE FOIS " L'HOTEL ANFA"  A CASABLANCA

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Outre l’impact positif de la Conférence d’Anfa, qui contribua à faire connaitre le site d’Anfa,  c’était un haut lieu des rencontres d’artistes étrangers, hommes d’affaires, touristes etc. Monument historique prestigieux qu’on aurait pu  transformer en…musée !

Le nom d’Anfa est utilisé sous les appellations suivantes : Bd d’Anfa, Rue d’Anfa(en Ancienne Médina), Lice d’Anfa, Impasse Lice d’Anfa, Bd Lice d’Anfa,  le Val d’Anfa, Anfa Supérieur, les Hauteurs d’Anfa etc.

Les Francs Maçons de Casablanca adoptèrent le titre distinctif de "TIL ANFA" en 1921.

Casablanca détient le record absolu en terme de destructions de ses monuments, je pense à la prison des corsaires d’Anfa (dite portugaise) du XVI° s. dont on retrouve les quelques ogives au parc de la Ligue arabe, à la disparition de la citerne portugaise sur les hauteurs de Mers Sultan pas loin de l’ex Fort Provost , de la porte dite El Bab Lekdim (comme son nom l’indique) l’une des plus anciennes de la ville, au petit poste de garde doté d’un canon (petite sqala) a l’angle du jardin Zerktouni (ex Arset des Français), d’une partie du Mellah, à la porte ciselée qui donnait accès aux lieux d’habitation et de commerce (Kissaria) mitoyens  de Sidi Beliout (que traverse le Bd Houphouet Boigny)  à la porte dite Bab El Afia (au Bd Tahar El Alaoui) qui tombe en ruine en dépit de son caractère éminemment historique etc.

Hôtel Anfa

A propos d'Anfa Hotel, ci-dessous un article de presse de Raymond Lauriac, publié juste après l’achèvement des travaux de rénovation et d’embellissement de  « l’Anfa Hotel » en 1947.

"Anfa est un de ces noms prestigieux qui bravent l’oubli à travers les siècles. Déjà connu des Romains, il n’est pas un habitant du Maroc qui l’ignore, pas plus d’ailleurs que les innombrables touristes ayant parcouru ce beau pays. Car on ne vient pas au Maroc sans voir Casablanca, et toute visite de cette ville comporte Anfa sur son itinéraire.  

Dans la douce vie de l’avant -guerre, on allait à Anfa pour jouir de l’incomparable panorama qu’on découvre du haut de sa colline. On embrasse de la l’immense ville blanche qui semble sortir d’un rêve ,le port et sa foret de mats et enfin le magnifique ruban  de cote tout empanaché d’écume qui s’étend de la piscine municipale -la plus grande du monde - jusqu’au sanctuaire de Sidi Abderrahman .Entre ces deux points s’égrènent, le long de la route en corniche, nombre de sites réputés : la pointe d’El Hank, avec ses rochers en falaise et son phare, l’arène de sable fin de la nouvelle Plage d’Ain-Diab, ainsi que le beau boisement qui vient mourir sur la ligne de dunes.

 

On allait aussi à Anfa pour séjourner dans son hôtel-palace : l’été pour s’y reposer sous la fraiche brise marine, l’hiver pour jouir sur ses terrasses du beau soleil marocain .Et la bonne société casablancaise s’y rendait plus simplement pour déjeuner ou diner à son restaurant panoramique, d’ou l’on domine l’océan, l’infini de l’azur des flots qui ce confond avec l’azur des cieux.

 

Puis vint la guerre, suivie des jours cruels de la défaite. Les commissions d’armistice allemande et italienne occupèrent Anfa-Hotel et s’y prélassèrent en grands seigneurs... jusqu’au matin du 8 novembre 1942, date qui marqua le débarquement allié en Afrique du Nord et la débandade parmi les ôtes occasionnelles d’Anfa (1).

 

Le renom d’Anfa-Hotel s’était-il répandu jusqu’aux Etats-Unis? Sans doute, car le premier soin des Américains, sitôt débarqués fut de réquisitionner cet établissement. C’était faire preuve de gout et cette dilection de nos alliés fut si tenace qu’après avoir été le premier hôtel casablancais réquisitionné, Anfa-Hotel fut le dernier à être rendu à ses propriétaires.

 

Entre temps, Anfa-Hotel était devenu un lieu historique. Ne fut-il pas choisi pour recevoir des ôtes illustres: Roosevelt, Churchill, Eisenhower, de Gaulle et tous les chefs d’état-major alliés? Et c’est dans son salon en rotonde que ce tint, dans le plus grand secret les réunions préliminaires à la Conférence d’Anfa, dont les résultats aussitôt claironnés à travers le monde, devaient sonner le glas des forces de l’Axe.

 

Entièrement restauré, l’Anfa-Hotel a rouvert ses portes depuis le 15 mars 1947.Toute l’agitation née de la guerre a cessé et c’est le retour de la paix, ses jardins luxuriants, ses terrasses ensoleillés, ses salons douillets ont repris leur douce quiétude de jadis. On apprécie à nouveau le luxe et le confort, ainsi que sa situation incomparable sous le plus beau ciel du monde.

 

La  tourmente a passé sur Anfa-Hotel, mais elle n’y a laissé d’autres traces que le souvenir enivrant du premier coup d’aile de la Victoire..."

(1) Dès son installation sur les hauteurs d’Anfa (hôtel Anfa) la commission d’armistice germano – italienne, obligea Vichy à dissoudre le corps des Affaires Indigènes, des Affaires Militaires Musulmanes et les Unités supplétives. Présidée par un général Allemand, secondé par le consul général Auer à Casablanca (dont le nom ne sera pas sans évoquer pour beaucoup de français des souvenirs pénibles)  la commission d’armistice, (composée de quelques 200 officiers complétés par d’autres délégués installés dans les principales villes du Protectorat et notamment à Casablanca) exerçait les pouvoirs de contrôle sur les effectifs et les armements des troupes françaises stationnées au Maroc.

La Conférence d’Anfa

  • Quand M. Churchill arriva en avion, (Aérodrome d’An fa) des hommes de Scotland Yard étaient là jetant de tous les cotés des regards soupçonneux. Ils essayèrent de l’entrainer vers une voiture postée à proximité. Mais le Premier britannique ne parut pas tellement désirer garder l’incognito puisque voyant un autre avion atterrir, il se dirige vers lui, un cigare à la bouche, son légendaire chapeau noir sur la tète, les basques au vent, sa silhouette caractéristique visible à des kilomètres, pour lui souhaiter joyeusement la bienvenue.
  • Après la Conférence d’Anfa, le Roi du Maroc Sidi Mohammed Ben Youssef accompagné de SAR le Prince héritier Moulay Hassan, fut reçu par le Président Roosevelt, les Marocains ont donc repris, légitimement l’espoir de recouvrer leur indépendance après la fin du conflit mondial, d’autant plus les soldats Marocains, ce sont tout particulièrement distingués sur les champs de bataille en Europe, notamment en Italie et en France !
  • Au terme de la Conférence d’Anfa, Une conférence de presse fut organisée. Quand le Président Roosevelt arriva pour occuper le fauteuil installé au centre de l’estrade, M. Churchill fit remarquer que le Président était tète nue. Le soleil était ardent. "Ne pensait-vous pas que vous feriez mieux de prendre un chapeau", lui demanda-t-il. "Non répondit le Président, je n’en avais pas le jour de ma naissance".
  • 25 journalistes américains seulement furent admis à la conférence de presse. Ces heureux veinards étaient venus d’Alger pour la plupart. Une fois cette conférence terminée, le Président pénétra dans la villa, pris son manteau et rentra chez lui.

 

  • C’était le dernier acte d’une grande période. Le Président Roosevelt  avait auparavant signé le "Mémorandum d’Anfa", établi à Anfa le 24 janvier 1943.

"l’intervention des troupes anglo-américaines le 8 Novembre sur le territoire français d’Afrique, effectué sur la demande des Français qui, dès 1940, entendaient reprendre la lutte contre l’Allemagne, à été le premier acte d’une nation opprimée, accompli par les troupes des Nations unies etc."

  • Lors de la conférence d’Anfa Roosevelt dit à De Gaulle qu’il doit s’engager à démanteler l’empire colonial français dans les trente ans…
  • G. Orwell dira  : "En ces temps d’imposture internationale, dire la vérité est un acte révolutionnaire".

Naguib Abdellah

Ce document est repris sur le préstigieux site http://marocantan.com
















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